Le Colisée au Moyen Âge : de l’arène à la forteresse

Si le Colisée évoque pour beaucoup les gladiateurs de la Rome antique, son histoire ne s’arrête pas à la fin de l’Empire. Après la chute de Rome, l’amphithéâtre connaît une véritable métamorphose. Au fil du Moyen Âge, il passe d’un lieu de spectacle à une carrière de pierres, puis à une forteresse défensive. Un chapitre souvent méconnu, mais essentiel à comprendre pour saisir toute la richesse historique du monument.
La fin des jeux
À partir du IVe siècle, la montée du christianisme entraîne un changement de regard sur les jeux sanglants. Les combats de gladiateurs sont progressivement interdits : en 404, l’empereur Honorius interdit ces spectacles, et les chasses d’animaux suivent peu après. Le Colisée cesse donc d’être utilisé pour les divertissements publics et tombe peu à peu dans l’oubli.
Le temps des tremblements de terre

Au cours des siècles suivants, plusieurs séismes endommagent gravement l’édifice. Le plus destructeur survient en 1349 : la façade sud du Colisée s’effondre en partie. Le travertin, très recherché comme matériau de construction, est récupéré pour édifier des églises, des palais et même la basilique Saint-Pierre.
Une carrière de pierres… très pratique
Pendant près de mille ans, le Colisée sert de carrière à ciel ouvert. Les blocs de pierre sont extraits, les colonnes arrachées, les métaux récupérés pour être fondus. Le monument devient une sorte de gigantesque entrepôt en ruine, exploité sans considération pour son passé glorieux.
Le Colisée fortifié : l’emprise des familles romaines
Au XIIe siècle, le Colisée change encore de fonction. Il est transformé en forteresse par la puissante famille Frangipani, qui y installe un véritable bastion. Les gradins sont réaménagés, des murs intérieurs construits, et l’amphithéâtre devient un poste stratégique pour contrôler cette zone de Rome.
Plus tard, d’autres familles aristocratiques cherchent à prendre possession du site, preuve de son importance même dégradée. Le Colisée est alors partagé, habité par des particuliers, des religieux, et même utilisé comme marché.
Un lieu de mémoire chrétienne

À partir du XVe siècle, le Colisée commence à être vu comme un lieu sacré, censé avoir été le théâtre du martyre de nombreux chrétiens — même si cette affirmation reste débattue. Des croix y sont installées, et le pape Benoît XIV, en 1749, le consacre comme lieu de pèlerinage, stoppant les pillages encore en cours.
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